La pratique des perceptions sensorielles

Quand nous évoquerons les sens en général, nous garderons une nomenclature propres aux traditions indo bouddhiques qui comprennent cinq facultés sensorielles de base plus le mental. Soit six facultés sensorielle. percevoir des pensées et tout autant un sens que de percevoir des sons!

Stabiliser l’attention avec les sens

Cette première étape vise à permettre de stimuler l’entrainement à l’attention par les sens. Les pratiques vont développer ce qui est proposé à la base dans le programme MBSR.

L’attention courte sur un objet

L’attention courte sur un objet se rapproche de la fameuse expérience du grain de raisin. Il s’agit de prendre n’importe quelle stimulation sensorielle et d’en faire l’expérience avec un état d’esprit de découverte, de curiosité.

La difficulté vient de la répétition de l’exercice. On peut avoir l’impression d’être curieux alors qu’on prend « l’habitude d’être curieux ». Le sentiment de découverte devient de plus en plus extérieur car au fond de soi, on ne prend pas en compte que l’attention se modélise dans cette esprit de découverte, on ne perçoit plus le neuf.

Autant partir de la tendance que nous avons à faire les chose simple par habitude. Quand on mange le troisième grain de raisin de suite, certe, il est sucré, mais comment j’expérimente le sucré ici maintenant? est il vraiment sucré pareil? Puis-je, légèrement dans ma manière d’interagir avec l’expérience donner une autre manière de vivre cette expérience? Nous procédons de la même manière avec chacun des objets des sens.

Nous pouvons également utiliser cet exercice pour aller plus profondément dans l’expérience des sens, insister de manière courte et intense sur ce que nous entendons vraiment, ce que nous goutons vraiment. Il est nécessaire alors de ralentir notre mode d’expérience pour prendre le temps de savourer l’expérience.

Avec de l’entrainement, on peut même faire cela avec des sensations intenses ou non agréable ou non. Cet entrainement sur les sens peut aussi être en lien avec la créativité. Nous pouvons nous questionner:  » si cette saveur avait une forme, quelle serait elle », « si ce bruit avait une couleur quelle serait elle? ». L’interêt, hormis créatif de faire cela et de permettre d’allier le mental à dynamique des sens, de ne pas l’exclure et de l’associer par le jeu. Il sera plus facilement coopératif.

L’attention aux sens pour gagner en stabilité

Dans cette étape de base de la pratique des sens il s’agit de s’entrainer à prendre n’importe qu’elle objet des sens à part le mental pour poser notre attention dessus. Nous allons pour commencer prendre conscience d’un objet visuel, sans considérer ses caractéristiques, ce qu’il est. Cet objet devra être fixe, on en prend conscience visuellement et on reste pendant quelques instant concentré visuellement sur cet objet. On relâche petit à petit l’acuité visuelle pour que cela reste acceptable pour l’organe des yeux, on demeure juste dans la conscience de l’objet. On pourrait faire la même chose avec un son: une soufflerie, le son d’un ruisseau. Quelque chose de continue. Ici, le point important est de pouvoir stabiliser l’attention sur un point. L’espace entre deux objets peut être aussi un élément de méditation.

Méditation sur un objet des sens pour développer l’attention

L’attention dynamique sur un objet des sens

La méditation dynamique sur un objet des sens comprend deux possibilités. L’attention agile basé sur l’inter-être, l’attention agile dans ses différents mode de perceptions. Ces deux types de pratiques devraient se déployer sur la base de celles qui précédent car elle peuvent se transformer en un bavardage mental ce qu’il convient d’éviter dans te telles pratiques.

L’attention dynamique basée sur l’inter-être

Certains enseignants MBSR quand il dispensent la séance 1 avec l’exercice du grain de raisin évoquent le fait que ce grain de raisin, il a fallu qu’il soit transporté, traité, cultivé manutentionné, il a fallu du soleil des gens pour qu’il soit là. On peut percevoir un lien d’interdépendance qui conduit à cette expérience du raisin ce qui peut nous sensibiliser au fait qu’un phénomène aussi petit qu’un grain de raisin dépende d’un grand nombre d’autres phénomène. Intellectuellement cela peut être aisément compris, cela permet d’élargir notre champ de conscience.

Pourtant, le moine Tich Nath Han quand il mentionne l’inter-être invite à une contemplation plus fine. Ce raisin que l’on tien dans sa main dépend bien d’une histoire, c’est la première étape. Mais quand vous l’observer dans cette histoire, le grain de raisin n’est pas. Il inter-est avec le soleil, il inter-est avec votre oeil, il inter-est avec votre état d’esprit du moment, la terre qui l’a vue pousser. Un seul de ces éléments viendrait à changer que ce ne serait plus tout à fait le même grain de raisin. A partir de l’expérience acquise dans les méditation précédente, il sera important d’approfondir notre expérience des sens au travers de cette méditation sur l’inter-être. Cela nous permettra d’aller plus profondément quand il s’agira d’ouvrir le champ de notre attention à l’environnement. Nous réalisons alors que nos inter-sommes avec la nature. Nous vivons les phénomènes moins de l’extérieur comme si nous en étions coupé, mais nous sommes partie prenante de ce processus. A terme, ce mouvement de l’attention induit par l’inter-être nous responsabilise dans nos choix, ouvre nos perceptions et engendre un lâcher prise en comprenant que nous ne sommes pas le centre de l’univers. Ce biais cognitif évoqué dans l’approche trés laïque de E. Langer est pour elle consécutif d’une attention linéaire qui se vie autour d’une attention focalisée sur un « moi-je » et s’oriente à partir du passé.

Méditation courte sur l’inter-être

L’attention à l’inter-être par Tich Nhat Hanh

L’attention agile dans ses perceptions

Il est nécessaire pour aborder se dernier point de l’attention sur les sens de considérer la méditation sur la vue parfois dispensé dans le programme MBSR. Pour cela nous prenons n’importe quel paysage et nous focalisons d’abord mentalement sur tout ce que nous voyons en l’énnonçant à l’aide du langage, intérieurement ou à voie haute. Puis nous passons à une attentions plus artistique, en focalisant d’avantage sur les espaces tracés par les contour des choses, mais également les figures géométriques ainsi que les couleurs et la luminosité. Enfin, un dernière manière de faire est de poser d’abord notre attention de manière focale sur un élément visuel et de déffocaliser notre attention le plus largement et de revenir sur une attention focale.

Cet enchainement nous sensibiliser sur l’habilité du mental de pouvoir percevoir de différentes manière une situation et facilite l’agilité de l’attention sans basculer dans le vagabondage mentale. Associer stabilité et mouvement dans nos sens sera essentiel pour les phases qui suivront.

meditation sur un objet

Aller dans les extrêmes de la méditation !

Dans la préparation de la méditation sur les sens, il est important d’entrainer son attention comme on entraine le corps pour le yoga. Dans ce processus, nous allons dans une attention focale, puis défocalisée. Une attention concentrée en un point et une attention complètement ouverte sans focalisation. Dans ce deuxièmement cas. Si on perçoit qu’on est focalisée sur une pensée, une perception, on tentera agilement d’ouvrir notre attention. Comment? Par exemple sur la vue:

  • Poser son attention sur le regard comme vue précédemment,
  • Une fois cette méditation entreprise, laisser l’attention reposer dans l’ouverture sans rien faire,
  • On ouvre l’attention autour de l’objet visuel, les autres perceptions. jusqu’à trouver une ouverture du regard la plus englobante possible.

Cet exercice nous permet d’alterner l’expérience d’une attention complètement focalisée ou complètement défocalisée. On peut également, et de manière assez simple suivre le souffle de manière très concentrée et relâcher tout effort sur le souffle en laissant l’attention sans objet de concentration particulier.

La joie

La joie dans le cadre de la pleine conscience est une expérience subjective de plénitude et de complétude que l’on peut ressentir quand l’attentions s’unifie en un point. On a peut être ressenti cela quand ont fait un sport ou une tâche qui nous absorbe ou qui nous implique par le sens qu’on lui donne.

La joie dans les perceptions des sens

Dans les pratiques que nous venons de faire, l’attention apprend à se poser sur un support sensorielle, en s’unifiant en seul point, ne serait ce que quelques minutes, le mentale se repose et des qualité de clarté et de disponibilité sensorielle se révèle qui permette à ce sentiment de plénitude de se révéler.

Il peut être parfois difficile de se relier à cela quand la vie va mal! Il y a comme un empêchement à nous réjouir. Les pratique des sens sont alors une sorte de ré éducation dans le fait d’habiter nos sens dans l’instant présent.

Cela a pour effet de diminuer les ruminations, l’esprit qui va vers le futur ou ressasse le passé se trouve pacifier par l’attention qui se pose sur le support d’attention.

De plus, en apprenant à varier les supports sensorielles on développe, cette agilité nous permet de se ressourcer et de nourrir cette joie intérieure.

Il s’agit d’une joie intérieure parce que c’est l’acte de perception qui se trouve renforcé, par la chose perçue en soi.

La joie réside dans cette approche dans le développement sensoriel. La joie n’est pas appelée à durée, elle peut être éphémère mais répétée.

La difficulté est alors de repérer et d’apprécier ces moments de joie, même s’ils se mélange avec des moments de tristesse ou de peur. Par exemple, dans un ciel gris est perçu un bleu du ciel, « la culotte de gendarme » de nos amis normands.

Un autre point sur la joie et de pouvoir se réjouir de la joie des autres. Peut être avec difficulté, mais dans les méditations sur la bienveillance, on peut s’autoriser à se réjouir du bonheur d’autrui, à s’associer à cette cette expérience de joie. Tout comme dans la méditation sur les sens, on peut commencer d’abord avec des moment cours.

Ainsi, la joie prend elle sa source même dans les esprits en souffrance ou en endurcie dans les interstice de l’existence. En sortant de notre pilotage automatique on crée une faille de perceptions sensorielle et à l’épreuve des sens et de la joie que peuvent vivre les autres on s’associe.

Une esprit chagrin pourrait voir cela comme tu voyeurisme, mais il s’agit avant tout de s’associer à cette à joie, de se réjouir. Il n’y pas pas d’admiration, ni d’envie. Juste s’associer.

Il n’y a pas besoin de mentionner les nombreuses études qui expose qu’un esprit joyeux et dans la reconnaissance facilite la résilience et le bien être.

La liberté dans les sens, le fait de moins nous identifier aux perceptions, suscite également un sentiment de liberté propice à la joie. Les participants des retraites silencieuses éprouvent souvent un sentiment d’amusement et de légèreté durant leur séjour, alors même que des émotions difficiles peuvent parfois surgir.

De même les pratiquants de méditations qui ont découvert la pratique dans le cadre de maladies graves et évolutives font état de moment de joie retrouvée et d’amusement. La difficulté peut surgir quand on veut garder cette expérience ou qu’on la saisie comme, mais si on la laisse, elle reviens progressivement pour s’installer plus régulièrement.

Le mental fait également partie des perceptions. En ce focalisant sur les sens, le fait d’avoir une attention stable et détendue sur une actions qui fait sens pour nous génère du plaisir. Parfois, pour certaines raisons dû à notre éducation, notre culture ou notre histoire de vie, nous ne nous autorisons pas à être conscient de ce type de joie.

Dans la tradition indo bouddhique on compare le lien avec les facultés sensorielle avec le fait qu’un oiseau est obligé d’être en contact avec son oeuf pour que ce dernier arrive à maturité. De la même manière, un sens aura une faculté ressourçante quand il y a conscience du contact avec les sens. Tout comme on la vue dans le programme MBSR, manger des raisins en pilotage automatique n’a pas la même valeur ressourçante que d’introduire de la conscience et de la présence. Pourtant, ce sont toujours des grains de raisins.

Pour ce qui est du mental, la capacité de se relier à ce qui fait sens pour nous est comparé dans la tradition indo bouddhique à une croyance concernant les tortue. Une tortue dépose ses oeuf sur le sable et reprend l’océan, d’après une légende, c’est parce que la tortue pense à ses oeufs que ces derniers continuent à se développer. De la même manière, en se focalisant ou en prenant conscience de ce qui fait sens pour nous, la joie, le sentiment de complétude, d’ouverture peut apparaître plus facilement.

C’est l’exemple que Julien qui travail dans le soin peut éprouver quand il soigne:

« Dans mon accompagnement, parfois je suis fatigué et sollicite tard, pourtant je note que dans le travail j’oublie le temps, l’espace. Ça revient après, parfois même plus fort. Depuis que j’ai commencé la méditation je me suis rendu compte que je me sentais à ma place dans ces moments là. Il y a avait comme un éveil de la présence particulier qui se mettait en place. L’impression de me sentir unie. »

Julien, praticien méditant

Mieux se connaître à travers les perceptions

Les perceptions sensorielles sont ici au nombre de six. Aux cinq facteurs des sens on ajoute le mentale parce que d’un côté il permet de centraliser toutes les perceptions sensorielles et de l’autre, le fait d’être conscient de ses propres pensées, des fabrications mentales est une aptitude sensorielle semblables au fait d’entendre des bruits, ou voir des objets.

Dans cette partie de la méditation sur les sens, nous sommes supposés avoir déjà stabilisé le mentale à travers les sens et éprouvé une certaine liberté dans notre sensorialité, dans l’éveil des sens.

Nous pouvons aller un peu plus loin. Le programme MBSR nous a sensibilisé au pilotage automatique. Hors nous percevons le monde à travers nos sens. Toutefois, si nous avons l’impression d’une certaine forme d’objectivité dans nos perceptions, il n’en est rien.

Traditions méditatives et sciences s’accordent à dire que dés les premiers instants de perceptions, le mental centralise et ré interprète la perception afin de se l’approprier.

C’est le départ d’un processus que l’on pourrait qualifier « d’halluciné ». Les perceptions sont en quelques sorte retraduites par des tendances habituelles plus ou moins consciente. En s’amalgamant avec nos émotions, nos émotions, nos réactions physiques surgit l’expérience de soi-même. Et nous nous expérimentons au grés de stimulus sensoriel qui vont nous rappeler ceci. D’autres stimulus sensoriels nous mettent dans la peur, l’aversion, ou bien le désir, la recherche de plaisir. Enfin, certains stimulus ne sont pas pris en charge par le mental, jugés peu intéressant. Les neurosciences, mettent le cerveau au centre de tout ce processus, des neuro biologistes comme A. Damasio nous rappele que le cerveau est planté sur un corps. Les traditions méditatives mettent l’accent sur le fait que le mental est pris par ses représentations du réels. Toutes ces disciplines attestent cependant que la pratique de l’attention au sens peut restaurer ou améliorer le fonctionnement de cette machine sophistiquée du corps.

Comment? en rééquilibrant nos perceptions comme nous l’avons vu, mais également en prenant plus conscience des différentes étapes de l’élaboration du réel par l’être. En expérimentant nos différents mode de connaissances à travers les sens, nous devenons moins enclin à croire comme vraie toute nos perceptions immédiate, toute en apprenant à percevoir plus large et plus profond. Nous apprenons à mettre à distance plus naturellement les réactions émotionnels et les tendances habituelles qui s’attachent à nos sens et agitent le mental. Dés lors, une richesse sensorielle se déploie dans un espace intérieure libéré de forme d’agitation et de l’emprise du pilotage automatique. Bien sûre, ne soyons pas naïf, ce processus et lent, mais enrichissant à chacune de ses étapes. De plus, il peut se renforcer quel que soit notre âge ou notre état de santé.

Les différents facteurs à appréhender pour méditer

Traditionnelement, pour prendre conscience des mode de fonctionnements de nos perceptions nous procédons à une fragmentation de nos sens à travers la méditation. Nous n’analisons pas quelque chose de mort et d’inerte, mais bien du vivant, et ce vivant c’est nous!

Nous nous servons de la méditation des sens pour prendre du recul sur nous six facultés sensorielles (souvenez vous en incluant le mental). Les six facultés sensorielle sont supportées par des organes. Les organes sensorielles nous permettent de percevoir des objets des sens: les oreilles perçoivent les sons, le cerveau via le mental perçoit les fabrications mentales.

perceptions sensorielles
Méditation sur les sons
Meditation sur la vue

Dans ces méditations, nous cherchons, en nous appuyant sur notre expérience de stabilité à percevoir plus finement la conscience qui rentre en contact avec l’objet des sens. Nous portons également notre attentions sur l’organe des sens l’élément causal de la perception, en éprouvant une forme de gratitude envers notre sensorialité. Nous prenons conscience ainsi des plus petits instants de perceptions possibles, des sensations agréables ou désagréables qui peuvent s’associer à une perceptions. Nous prenons conscience si nous sommes plus ou moins dans une perceptions directe ou si notre mentale nomme ou caractérise telle ou telle perception. Parfois, le mentale ne se contente pas de surajouter un nom à une forme ou à un son, il pense l’objet, en lui associant un jugement, un souvenir, une impression. Parfois nous prenons conscience de la sensation désagréable ou agréable qui s’associe immédiatement à une objet et aux émotions qui s’ensuivent. Un son désagréable s’associera plus facilement avec une émotion de colère. Nous tendons à « fouiller » minutieusement dans notre manière d’expérimenter les objets des sens, et comment le mental « pense » ces perceptions.

Dans ces méditations, nous en venons à considérer que ce qui s’établissait de manière automatique: perceptions, sensations, émotions-pensées; est en fait un processus dynamique qui reconstitue la réalité instant après instant.

Ce qui nous faisait dire en rentrant dans une pièce « il fait chaud ici! » ce change en « j’ai chaud en rentrant dans cette pièce ». Nous rentrons dans un monde fait de subjectivité et nous devenons moins identifier à nos perceptions et plus agile à vivre les choses au pluriel. Moins identifié à nos perceptions, cela crée une détente pour être plus sensibles aux perceptions autour de nous.

Entamer les méditation suivante d’abord en se posant puis en orientant l’attention sur les facultés mentales en lien avec un son par exemple:

  • L’attention se pose sur le nom qu’on donne au son,
  • puis sur l’impression (fort, continue, discontinue)
  • puis on se pose sur l’organe en lie avec la perception, ici les oreilles, comme on pourrait le faire avec le scan corporel
  • puis on pose notre attention sur le son lui meme, on met le nom et les impressions qu’on peut avoir sur le son à l’arrière plan
  • puis on se pose sur les sensations agréable, neutre ou désagréable que le son pourrait évoqué en nous, alors peut être également noter les émotions qui s’associe avec les perceptions sonore,
  • Enfin on s’oriente sur la conscience qui perçoit le son
  • on reproduite dans l’ordre ou dans un ordre différent cette méditation avec chacune des facultés sensorielles, et on peut rester dans une phase ou une autre plus longtemps si on le désire.
  • Ne pas oublier que l’aptitude à penser sont également des perceptions. « Je pense que je pense! »
assise de départ
méditer sur la source de l’écoute

Les états de conscience sensorielle

Les états de conscience font référence au fait de rester dans la simple conscience d’une perceptions sensorielle, de la même manière que nous le suggère Jon Kabat Zinn dans son ouvrage de référence sur le programme MBSR: « être transparent aux sons ».

Les pratiques des états de consciences sensorielles comprennent une partie active et une partie passive. On passe de l’un à l’autre jusqu’à ce que la conscience sensorielle repose dans un état d’équilibre entre les deux semblable à un miroir. Un miroir reflette les perceptions, mais les apparences ne sont pas le miroir, mais ne sont pas autre choses que le miroir.

On peut partir d’une perception puis ouvrir progressivement la portes de chaque sens, jusqu’à rester dans cette ouverture. On prend alors soin de veiller à ce que le mental ne s’associe pas aux perceptions, ni être distrait par une émotion qui viendrait s’associer aux sens. On benéficie en cela des phases précédentes. Il s’agit de rester dans une perception nue et la plus directe possible. Quand cela nous parait trop compliquer on revient à une perception en particulier et on observe si c’est encore possible.

On note que dans ce type de pratique on est facilement en tension entre extérieur (les sens) et la tentation de revenir à une forme d’intériorité. On appel ce type de pratique le miroir d’eau car l’attention demeure dans cette interface subtile ou se reverbaire les phénomènes des sens.

Une autre manière de faire est de partir d’une région du corps comme le coeur ou le bas ventre et d’ouvrir progressivement son champ d’attention jusqu’à intégrer toutes les perceptions. Il convient alors de rester en équilibre dans les perceptions comme on l’a vue. Quand le mental est trop prégnant, qu’on est somnolent, il suffit de ramener l’attention de nouveau au corps. On alterne de cette manière jusqu’à ce qu’on éprouve de nouveau cette sensation d’équilibre d’un état de conscience ouvert, présent et sans attachement aux différentes impressions qui peuvent s’associer aux sens. On reste dans l’éveil des consciences sensorielles.

Nous avançons progressivement avec des expérience d’espace et d’ouverture acec ce type de pratique. Il est important de ne pas mettre en opposition le mouvement des pensées, des émotions, des sensations agréables que l’on peut parfois ressentir dans notre vie quotidienne et les expérience d’ouverture d’espace que l’on peut apprécier dans ce type de pratique.

En effet, de la même manière que les vagues sont de la nature même de l’océan, l’agitation du mental est la nature même de la conscience. C’est important de l’expérimenter, mais déjà de s’en souvenir nous évite de mettre en opposition le calme (enfin touché dans la méditation!) et l’agitation.

Une autre métaphore peut nous parler, plus en lien avec l’espace. La conscience est comme l’espace, elle peut accueillir des explosions d’étoiles, des trou noirs inquiétant mangeurs de lumières, mais de belles galaxies qui danses avec élégances dans cette ouverture infinie. La conscience ouverte est semblable. Elle contient nos trous noirs et nos soleils, elle est au de là de cela.

la meditation du miroir d’eau:

  • Placer le corps dans une posture de méditation adéquate à son état,
  • Placer l’attention sur les différents ressenti du corps et du mental,
  • placer l’attention sur le souffle sans modifier le souffle,
  • Modifier volontairement le souffle de la manière suivante: à l’inspire accompagner l’attention dans la partie inférieure du corps, l’abdomen, les jambes, maintenir quelques seconde le souffle en rétention. Puis expirer en laissant l’attention revenir dans la partie supérieure du corps, on reste alors dans l’expire en plaquant bien l’abdomen vers la colonne vertébrale, l’attention se diffuse devant nous pendant quelques seconde.
  • On continue cette ensemble autant qu’on peut, sans que cela nous semble trop contraignant, (avoir la tête qui tourne, être essoufflé).
  • Quand cela nous semble approprié, nous restons dans un état sans forcer ou la conscience est comme un miroir d’eau: dans un miroir d’eau l’eau calme permet à toute les formes de se refléter, pourtant les formes ne sont pas l’eau. A l’identique, les sons, les objets visuels, les phénomènes mentaux se reflètent sur la conscience, mais ne sont pas la conscience. On peut se souvenir de cette instruction dans le programme de pleine conscience de type MBSR: je ne suis pas ma pensées. « Je » n’ai pas d’avantage les sons qu’il perçoit, les objets visuelles, les odeurs etc. On reste simplement dans cette ouverture.
  • Pour ceux déjà bien entrainés, l’attention peut s’orienter sur elle-même, (voir chapitre 4)

Les pratiques sur les éléments

Les pratiques sur les éléments sont une forme de rupture dans les pratiques sur les perceptions. En effet, il est nécessaire de revenir à ce qu’évoque les traditions indo-bouddhiques sur les éléments: l’univers entier est la composition subtile ou grossière de l’élément terre, eau, feu, air, espace. On associe parfois l’espace à la conscience ou bien parfois l’espace est vu comme un élément propre. Il n’y a pas de différence entre notre corps et la nature. Les éléments constitutifs du corps sont les mêmes que ceux de la nature. Dans les systèmes plus difficiles d’accès pour nous, même la conscience à un niveau subtile est constituée de ces éléments: le mental est parfois par exemple associée à l’élément vent, tandis que la conscience ouverte et observatrice que nous avons peut être rencontré dans certaines de nos méditations est associée à l’élément espace, etc.

L’important pour nous, est de percevoir à travers ce type d’approche qu’il y a une continuité entre la conscience, le corps et les phénomènes naturels. Cette interdépendance, nous allons à la fois la solliciter et la rendre plus effective pour renforcer notre rôle dans l’équilibre de ces éléments. Je pense qu’il est important d’expérimenter les pratiques qui suivent dans un contexte particulier de retraite d’au moins deux journées à plusieurs jours ou plusieurs semaines.

Des pratiquants s’entrainent parfois autour d’une pratique quotidienne qu’ils font tourner encore et encore pour l’approfondir quotidiennement, pour ce type de méditation cela peut être aussi une bonne chose. Parfois, ces méditations induisent un état de fascination ou alors une forte résistance, afin d’aller au de là de ces extrêmes la répétition peut être une bonne aide.

Quel interêt ?

La méditation sur les sens nous sensibilise au fait que les perceptions sont les portes sur le monde. Le pilotage automatique, un mode de vie sédentaire atrophie nos perceptions et les rendent dépendante de réactions parfois difficile. Les pratiques que nous avons fait jusqu’ici avec les sens nous peut être permis d’introduire plus d’espace dans cette chaine de réaction et plus de présence aux sens. Nous nous ressourçons plus vite. Tout comme un bon investisseur, n’est-il dés lors pas normal d’avoir un intérêt particulier à ce qui nous ressource: le monde des sens!

Hors de manière essentielle, ce monde des sens, c’est la nature, cette! mais la nature elle-même est composé de l’élément feu qui fait pousser les plante à travers l’énergie du soleil. L’air qui nous permet de respirer et porte les pollen. L’eau, élément essentiel à la vie, au moins sur cette planète. La terre, sans laquelle rien ne pourrait s’établir, murir. Cette implication des éléments nourrie un point essentiel: le sentiment d’appartenance.

Parfois nous méditons pour aller mieux, le mouvement de l’attention est orienté vers soi au final et c’est bien normal. Mais parfois, cette attention orientée vers soi nous coupe du monde, nous isole. « Développement personnel » conduit à la personne, développement sensoriel conduit à l’appartenance, nous sommes partie prenante du monde qui nous entoure, reliés qu’on en est conscience ou non.

L’épidémie du covid 19 est un exemple violent de cette intégration, de cette appartenance de l’humain au monde, à la nature. Cette prise de conscience peut se faire de manière plus ressourçante, plus régénératrice comme nous allons le proposer.

Méditer avec les éléments

La meditation sur les éléments proposées ici est en lien avec les pratiques basées sur l’attention aimante détaillée dans un autre chapitre. Comme nous l’avons vue dans le chapitre introductif, nous partons, dans ce manuel, du principe que ce qui est appelé « pleine conscience » évoque une capacité attentionnelle pourvue de trois qualités intrinsèque, tout comme l’eau est par nature fluide, translucide et humide. L’attention est connaissance: elle perçoit, appréhende les choses comme objets (pensées, formes, sons etc). L’attention est claire: elle perçoit disctinctement les choses, plus on pratique plus on éprouve cette finesse dans nos perceptions, cette réceptivité dans nos sens, ce que j’appel la clarté. L’attention est bienveillante: quand on prend conscience d’une douleur sans jugement, que ce soit des émotions ou dans le corps, on éprouve un mieux être plus ou moins significatif selon nos problèmes, notre entrainement.

Ce dernier point est cultivé particulièrement dans les pratiques sur l’attention aimante, mais nous allons nous servir de cette propriété naturelle de l’attention pour aborder les éléments.

Résumons nous avant de pratiquer:

Partons du postulat traditionnel que le monde et nous même sommes composé d’eau, de terre, de feu (la capacité digestive de transformation des aliments dans du corps par exemple est assimilé au feu), de l’air et de l’espace (les cavité dans la corps permettant au souffle de circuler).

Partons du postuler, qu’en cultivant une attention aimante, un bienfait peu surgir de cela tout simplement parce que l’attention est en essence bienveillante et résiliante avec nous même quand on la cultive. Je ne reviens pas sur les nombreuses études concernant ce point.

Pour aller plus loin, nous pouvons nous familiariser avec une méditation classique sur la bienveillance. Si nous sommes déjà habitués, nous pouvons aller au coeur de la pratique en associant les éléments à la méditation de l’attention bienveillante.

D’abord porter son attention sur son souffle à l’inspire et à l’expire dans la conscience que les êtres vivants et l’univers est l’expression dynamique de ces cinq éléments. Quand ils sont équilibrés, il y a une harmonie, quand ils sont déséquilibrés, il n’y pas pas d’harmonie. Dans la pratique, on laisse son attention reposer sur cette simple perception. Le corps respire: c’est l’élément air, il se faufile dans le corps à travers des cavités: c’est l’éléments espace. L’air se transforme et maintien notre corps en vie en se transformant en énergie qui nous maintien en vie: c’est l’élément feu. Le corps est composé à 70 pour cent d’eau c’est l’élément eau. Le reste est composé de matière plus ou moins solide, c’est l’élément terre. Nous restons dans cette simple perception, comme si ces éléments cohabitaient et s’équilibraient les uns les autres.

Dans un second temps l’attention se porte sur la respiration. A l’expire notre intension et de restaurer la puissance, l’équilibre des ces éléments dans la nature, dans notre corps, dans celui des autres. Au moment de l’inspire on récupère l’essence des éléments, ce qui va renforcer notre potentiel de pleine conscience.

Ainsi quand notre attention se tourne vers la terre, l’élément terre, on se connecte aux arbres, à la terre, aux facultés régénérantes du sol. Notre intention ce moment est de restaurer toute les aération que subie cet éléments, les polutions, les exploitations surabondantes, etc. À l’inspire l’attention capte l’essence de l’élément terre: la stabilité. Notre aptitude à la présence ou à la pleine conscience se nourrie de cela: la stabilité.

Ainsi, quand on expire vers l’élément eau, toute les formes de pollution de l’eau, d’altération de la qualité de l’eau sont restaurés. Notre intention est ensuite de ramener la quintessence de l’élément eau. Dans le cadre de notre pratique de la pleine conscience il s’agit de la constance. L’eau coule, s’évapore, gelée, mais reste constante au de là des vagues et des calmes plat, au de là des lacs. Notre attention se nourrie de cela, la constance dans le mouvement.

Notre attention se tourne vers l’élément air. Le vent, l’air environnant, plus largement l’atmosphère. A l’expire, toute les forme d’altération de la qualité sont restaurés, telle est l’intention à ce moment là. A l’inspire, notre attention se familiarise avec la quintessence de l’air: son aspect par nature dynamique, et changeant, sans commencement, ni fin. Notre aptitude à la pleine conscience s’enrichie de cette qualité dynamique ce qui permet d’être plus en lien avec la nature changeante de toute chose, moment après moment, comme l’air emporte les nuages.

Notre attention se pose sur l’élément feu, le soleil. Cet élément est lié à la chaleur et à l’énergie dégagée. S’il y a trop de chaleur, la vie est impossible ou désorganisée, réduite à rien. Il en va de même s’il n’y a pas assez de chaleur. La chaleur, est en lien avec l’équilibre donné par l’énergie. Quand on observe une flamme, elle a cette dynamique, cette chaleur met en mouvement ce qu’elle approche: l’eau bout, la plante pousse au printemps avec le réchauffement du soleil. A l’expire notre intention est de restaurer tous les formes de de déséquilibres thermiques nécessaires qui importent le vivant. A notre époque on pense évidement au réchauffement climatique, d’autres aspect sont concerné par ce mouvement impulsé par la chaleur: la croissance des plantes, etc. A l’inspire, l’intention est de capter la quitessence de cet élément: la clarté et le sens de l’équilibre. Notre aptitude à la pleine conscience est lié à cette capacité de clarté de l’esprit, de perception, tout comme elle est liée au discernement qui nous permet d’agir. C’est ce qui est nourrie à travers cette phase de la méditation.

L’espace. L’espace est un élément à part, dans le sens ou il contient tous les autres. Quand il n’y a pas d’espace, les éléments s

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