Quel type de connaissance nous éloigne du réel ?
« Quand connaître nous éloigne du réel », c’est le drôle de titre qui était le thème d’un weekend de pratique proposé, fin 2020, aux praticiens hospitaliers investis dans les pratiques de pleine conscience. Le mélange d’expertise, de contraintes de temps et d’émotions en lien avec les relations de travail fabrique des concepts que l’on a tendance à fusionner avec la réalité. Cette usine à concept est rationnelle, s’appuie sur notre expérience et nous paraît bien réelle.
Pourtant, c’est à l’origine d’un ensemble de confusions, et une forme de manque d’écoute qui nourrit les malentendus, renforce les aprioris et la confusion. Les méditations de pleine conscience et d’autres méthodes basées sur l’attention permettent de prendre du recul sur les aprioris, sur les connaissances acquises, de se positionner sur un temps plus long quand tout nous maintient dans l’immédiateté. Ces pratiques donnent plus de créativité, mais également plus de patience et d’écoute de l’autre ou des situations.
C’est très utile pour faire face aux incertitudes. Parfois, il peut être tentant pour l’expert de se cacher derrière ses certitudes pour essayer d’étouffer l’anxiété de l’inconnu ou du manque de contrôle. Pourtant, c’est dans l’inconnu et l’illusion du contrôle que la pleine conscience se développe le mieux. Cette flexibilité de la connaissance est en lien direct avec celle du corps.
La méditation de pleine conscience pour soutenir une connaissance valide
Une des raisons d’être de la méditation est de donner au pratiquant l’accès à plus de clarté sur ses perceptions et son analyse, de limiter au possible ce qui biaise sa connaissance de la réalité. C’est pour cela qu’il se tourne en lui-même dans beaucoup de pratiques. Seulement dans un second temps, d’autres méditations vont faire le lien avec les perceptions du monde.
Paradoxalement, c’est dans notre corps qu’une connaissance plus fraîche prend sa source, avant d’arriver dans le mental. C’est ainsi que durant le stage nous sommes partis du corps avant d’aller dans des pratiques qui tentent de se placer au-delà de ce qu’on connaît par habitude. Entre les deux, se familiariser avec ses émotions fait également partie de ce geste intérieur. Car entre le corps et le mental il y a les émotions et les tendances habituelles. Ce sont elles qui vont donner une teinte à nos perceptions.
Un savoir ancien qui peut s’appliquer au monde d’aujourd’hui
Au Japon, le mot Jukozo désigne tant la flexibilité des composants d’un immeuble faces aux nombreux séismes de l’île que celle d’une personne qui se familiarise avec les aléa du combat. Dans les deux cas, il est nécessaire de partir et de revenir dans l’inconnu et l’aléa de la situation pour avoir une connaissance valide. En ce familiarisant avec Jukozo, on apprend à écouter son corps comme le décrit si bien Akira Hino afin que puisse naitre un type de connaissance plus intuitif, plus en lien avec la situation. D’où l’adage « être fixé sur quelque chose conduit à la mort, être en vivant c’est le contraire! ». Ceci est valable également pour la connaissance.
On retrouve d’autres variante dans d’autres culture qui distinguent les modes de connaissance de cette manière.
À notre époque, modéliser notre manière de penser le monde se heurte à l’incertitude
Au Japon, le mot Jukozo désigne tant la flexibilité des composants d’un immeuble face aux nombreux séismes de l’île que celle d’une personne qui se familiarise avec les aléas du combat. Dans les deux cas, il est nécessaire de partir et de revenir dans l’inconnu et dans l’aléa de la situation pour avoir une connaissance valide. En se familiarisant avec Jukozo, on apprend à écouter son corps comme le décrit si bien Akira Hino afin que puisse naître un type de connaissance plus intuitif, plus en lien avec la situation. D’où l’adage « être fixé sur quelque chose conduit à la mort, ne pas l’être mène à la vie ! ». Ceci est valable également pour la connaissance.
On retrouve d’autres variantes dans d’autres cultures qui distinguent les modes de connaissance de cette manière.
merci Stéphane pour ton article éclairant !