Ressource - Observer les pensées et les émotions

Observer les pensées et les émotions

Les pensées et les émotions sont à la base de ce qui nous permet de concevoir, percevoir et agir dans le monde. On pense rarement à observer les pensées d’un regard direct. On analyse les pensées. On ne les observe pas comme des objets. La pleine conscience nous invite à le faire : observer les pensées et les émotions, dans leur nature changeante, comme des nuages.

Quelle en est la raison ? L’idée de « moi » a tendance à percevoir par défaut ce qu’elle perçoit comme la vérité en soi. “J’ai mal”, “on m’a fait du bien”, “on a dit du mal de moi”, etc. Cette aptitude au quotidien a de nombreux bienfaits : savoir rentrer chez soi le soir, élaborer des projets, faire des plans et des abstractions… Tout devient compliqué quand ce système à produire des concepts est sous-tendu par un sentiment de menace ou de pulsion. Dès lors, un engrenage se produit nous forçant à percevoir le monde et à le penser à l’aune du sentiment de menace ou de pulsion. Parfois, le système s’effondre sur lui-même, c’est la dépression, comme si cet engrenage avait fondu et bloqué le moteur.

Que s’est-il passé ? Comment en est-on venu à donner autant d’importance à nos pensées, à nos émotions, qu’elles se retournent contre nous ? Dans le monde de la méditation, nous apprenons d’abord à revenir au corps et à la respiration, pour déjà nous ancrer un peu et acquérir du recul.

Ce recul nous permet de percevoir plus facilement le monde des pensées plutôt que de percevoir le monde à partir de nos pensées. Cette réversion de l’attention nous oblige à percevoir les pensées comme des phénomènes, à ne pas s’attacher à ce que disent les pensées, à ce qu’expriment les émotions, mais les observer pour ce qu’elles sont : des moments de conscience. On utilise parfois la métaphore des nuages ou celle des vagues, mais ce n’est pas une visualisation, juste une image pour rendre compte que dès qu’on observe les pensées pour ce qu’elles sont, elles s’apaisent.

Cet entraînement va à l’encontre de notre intuition et de notre apprentissage qui est de donner de l’importance à ce que l’on est, et donc à ce que l’on pense. Notez cependant que nous n’apprenons pas à ne pas donner de l’importance aux pensées, mais juste à en prendre conscience. Intellectuellement, cela ne fait pas beaucoup de sens, il est nécessaire de s’entraîner soi-même. La méditation est comme un télescope ou un microscope qui nous permet d’observer l’être plus en profondeur et en subtilité pour être moins prisonnier de l’illusion des apparences.

Comme celui qui observe le soleil se coucher derrière l’océan réalise au fil des années, ou peut-être des générations, qu’en fait, c’est la Terre qui tourne autour du soleil, la méditation nous sert à percevoir les phénomènes mentaux et émotionnels avec plus de justesse pour ne pas être prisonnier de nos tendances habituelles.

Encore faut-il percevoir le fait que nos perceptions et les émotions nous jouent parfois des tours. Dans nos accompagnements individuels ou en groupes, nous nous efforçons de respecter le rythme de chacun dans cette découverte.

Les ressources à découvrir :

Audio :
Méditation sur les pensées et les émotions (extrait du programme “pleine conscience et leadership)I Stéphane Faure

Audio :
Méditation sur les pensées et les émotions (extrait du programme pour les soignants et praticiens hospitaliers) I Stéphane Faure

Vidéo Youtube :
Méditation respiration, sons, pensées (confinement)I Cécile Ducher

Vidéo Youtube :
Laisser être les pensées (confinement)I Stéphane Offort

Podcast :
Si je ne suis pas mes pensées qui suis-je? I Stéphane Faure