Se familiariser avec le changement

Le changement dans la vie est souvent une source d’espoir ou d’inquiétude. Tout change, parfois on a des expériences heureuses qui durent, d’autres qui ne durent pas, quoi qu’il en soit, faire face à l’incertitude du changement est un défi quotidien. On a cru qu’un mode de vie basé sur le développement technologique nous mettrait à l’abri du changement, mais cela ne semble pas être le cas. Les émotions nous aident à faire face aux changements de la vie, mais parfois c’est un peu dysfonctionnel. Les émotions nous projettent dans un état d’insécurité pour nous protéger, ou bien dans un état d’envie pour nous maintenir en vie et nous permettre de nous reproduire (physiquement, socialement), comme en témoigne notre envie de perdurer, de laisser quelque chose à notre descendance. La méditation nous aide à nous apaiser et à prendre du recul sur les pensées, les opinions et les émotions.

Programme de pleine conscience

Dans les programmes de pleine conscience consécutifs aux programmes MBSR, nous invitons les participants à renforcer leurs acquis, c’est-à-dire à avoir suffisamment de stabilité pour observer sans jugement les pensées et les émotions sans les suivre. Sur cette base, nous pouvons développer des qualités de clarté, de curiosité et d’auto-compassion. Dans les étapes des programmes plus avancés, nous apprenons à utiliser l’énergie d’une émotion. C’est qu’en apprenant encore et encore à explorer la colère, apparaît de la clarté et de la patience, une aptitude à percevoir avec plus de clarté et de globalité. Jean nous expliquait comment le fait de vivre son anxiété avec la méditation lui avait appris à avoir plus d’empathie non seulement envers lui-même, mais aussi envers les autres, comme si une forme de rigidité l’avait quitté. Trouver l’espace : Les accompagnements que nous proposons à titre individuel ou en groupe sont l’occasion de trouver l’espace au cœur et autour des émotions. D’abord en les voyant, puis en développant l’intuition que tous les êtres humains sont liés par les émotions, une forme de patience empathique émerge. De celle-ci naît une clarté, on est moins identifié aux réactions émotionnelles et aux stimuli. On a plus d’espace pour agir avec sagesse et discernement. C’est plus satisfaisant.

Vivant avant tout !

Bien sûr, on aurait tort de croire que les méditations sur les pensées et les émotions font de nous des bouddhas installés sur une étagère. Nous restons vivants, et parfois réactifs. Mais cette réactivité s’inscrit dans un processus à long terme. La patience que l’on évoquait nous permet de faciliter le retour au calme et au discernement plutôt que de s’enliser et de tourner dans un sentiment de répulsion ou d’envie diffuse qui s’auto-alimente.