Les retraites, même courtes, sont un moyen facile pour restaurer sa pratique. Les personnes qui ont suivi un programme MBSR ou MBCT ont parfois du mal à nourrir leur pratique au quotidien. Les retraites que j’organise depuis 2011 ont pour but de restaurer la pratique, de la renforcer, mais également d’ouvrir d’autres portes plus intimes, ou plus spirituelle, tout en s’appuyant sur la pédagogie du programme MBSR.
Créer une dynamique d’enseignants qualifiés et expérimenter
Les retraites s’adressent à des groupes de 15 à 30 personnes. Depuis le début, je cherche à m’entourer de personnes impliquées dans la pratique afin de proposer aux participants des enseignants de qualité ayant une approche de la méditation cohérente avec la mienne. C’est la raison pour laquelle Stéphane Offort et François Granger m’appuient dans ces retraites, ce qui nous permet de faire évoluer nos modes d’accompagnement et d’offrir une large vision de la méditation. Nous avons tous les trois pratiqué en retraite intensive dans différents contextes : seul, en couple, en groupe, de quelques mois à plusieurs années. Cela nous a permis de voir différentes facettes des pratiques méditatives intensives et de nous rendre capable d’accompagner des situations variées.
Nous avons eu l’occasion de guider des retraitants jusqu’à 21 jours, que ce soit dans le cadre de retraites solitaires ou en petits groupes. Le travail à trois permet une intervision et un questionnement mutuel sur nos apports.
Finalement, accompagner des personnes engagées dans un contexte de retraite est ce qui nous permet de partager au mieux l’expérience de la pratique, même si nous sommes hors du contexte traditionnel de la méditation. Comme le disait le maître Thich Nhat Hanh au sujet du programme MBSR : « C’est une sorte de fenêtre du monde de la méditation sur le monde quotidien, et du monde quotidien sur celui de la méditation ».
Se rencontrer dans un cadre flexible
Lors des retraites que nous organisons, les personnes motivées peuvent pratiquer jusqu’à douze heures par jour. En moyenne, nous invitons à une durée allant de huit heures, toutes pratiques confondues.
Chacun fait avec ses possibilités, son engagement et sa motivation car il est important que la régularité vienne d’un ressenti intérieur et non d’un cadre imposé. Ce point est discuté avec les participants au début de la retraite.
Nous alternons des pratiques assises et en mouvement. L’idée n’est pas d’explorer des questions en lien avec des thèmes de vie, mais de rester avec l’expérience de la pratique afin de l’approfondir et la stabiliser.
L’expérience montre cependant que plus la pratique est intensive et la motivation forte et orientée vers le souhait de progresser personnellement (et non juste pour faire une retraite dans le cadre d’un cursus de formation, par ex.), meilleurs sont les résultats.
Quel est le sens de ces séjours de méditation?
Les retraites de 5 jours ont particulièrement comme objectif d’approfondir et de stabiliser la pratique. Plus réceptifs à leur environnement et éveillés dans leurs sens, les participants retournent ensuite à leur vie et activité avec une stabilité accrue, une meilleure capacité à se relier aux autres. Une forme de sagesse intuitive apparait de leur méditation mais aussi du fait de s’être côtoyés en silence pendant la retraite.
Aujourd’hui, le retour d’expérience des participants me rend particulièrement heureux. De façon générale, tout le monde tire profit de ces séjours, malgré les appréhensions de départ, souvent vite dissipées.
Créer des ponts
Les retraites qui s’inscrivent dans un cadre laïc, créent des ponts entre des traditions méditatives millénaires et le cœur des personnes. C’est une manière pour nous de partager d’une manière plus universelle ce que nous avons pu apprendre de Guendune Rinpoché. Apaiser les cœurs, être plus stable et moins dépendant émotionnellement des situations, plutôt que vivre séparé, percevoir le lien avec le monde : tel est ce que nous souhaitons apporter à celles et ceux qui nous font confiance.